MÉDIA
Joker – Crescendo Magazine
Publié le 11/10/25

« Arielle Beck, Des lunes et des feux : la naissance d’une grande interprète », par Carlo Schreiber.

Extrait : « À seulement quinze ans, Arielle Beck signe un premier disque d’une étonnante maturité. Des Lunes et des Feux n’est pas une simple carte de visite : c’est une traversée intérieure, une promenade entre ombre et lumière.

Dès les premières mesures de la Grande Humoresque op. 20 de Schumann, on est frappé par la clarté de son jeu, la sincérité du sentiment, l’absence de toute recherche d’effet. Arielle Beck raconte la musique avec son cœur, sans détour, comme si chaque note lui appartenait. Sa maîtrise du clavier est remarquable, mais c’est surtout sa capacité à faire respirer le silence qui touche profondément. On pense à Arthur Rubinstein, qu’elle admire, pour cette manière de faire chanter le piano sans jamais le dompter.

Les Klavierstücke op. 76 de Brahms révèlent une autre facette : celle de la réflexion et du recueillement. Chaque accord semble pesé, habité.

Le disque se conclut sur une page personnelle — les Variations sur un thème de Schumann, que la jeune artiste a composées elle-même. On y retrouve la même justesse de ton, la même pudeur expressive, mais aussi une imagination harmonique déjà très affirmée.

Sans chercher la virtuosité tapageuse, Arielle Beck construit un disque d’une rare cohérence, lumineux et habité. Le livret du disque, superbement rédigé, accompagne cette démarche avec justesse.

Des Lunes et des Feux n’est pas seulement la promesse d’un avenir brillant : c’est déjà l’expression d’une vraie personnalité. »